Deux ans plus tard, voici le résultat.
L’ancienne friche du haut de Haren est à présent colonisée par le béton. Dans le ciel, on peut y voir une forêt de grues. Sur la terre, les ouvriers s’activent pour ériger la dizaine de bâtiments de 4 à 5 étages.
"Ce n’est pas une méga prison", entame Bruno Geltmeyer, l’administrateur délégué de Denys [1], la société constructrice, "l’idée est de créer l’atmosphère d’un village. [2]
Une vision de « village » qui bétonne 20 hectares
de biodiversité exceptionnelle
pour enfermer des milliers de pauvres
sur le dos du contribuable et
au profit de multinationales corrompues.
Allez donc faire un tour sur le sentier du Keelbeek (bétonné, il entoure le chantier) et vous constaterez de vous-même qu’il faut être soit complètement déconnecté de la réalité, soit pervers, pour continuer d’appeler ce mastodonte de prison un « village ».
Mais enfin, nous savons à qui nous avons affaire...
On notera tout de même, non sans une once de pitié, la dernière déclaration de Koen Geens, qui a tenu à sceller son mandat de ministre de la justice en se rendant sur le site de cette mégaprison :
"Ce n’est pas un modèle unique, ni un modèle standardisé.
Mais évidemment, aussi longtemps que la prison existe, il faut la moderniser.
Espérons qu’au 22e siècle on aura trouvé un autre concept,
comme la prison à son époque a remplacé les peines de mort."
Assurément, les remords ne font que commencer, alors que la mégaprison, dévastatrice du Keelbeek, ne peut pas être autre chose qu’une immense broyeuse d’âmes humaines.
—> inspiré de