Analyse de l’« Opération de com’ »

6/7 méga-prison à justifier ... 🔎

"A la prison de Saint-Gilles, il y a actuellement 850 détenus alors qu’il n’y a que 550 places disponibles. Une surpopulation endémique et chronique pour laquelle l’État belge a été condamné début de cette année devant le tribunal de première instance de Bruxelles.

Une surpopulation qui complique tout, comme l’explique Vincent Spronck, le directeur de la prison de Forest : "Ça complique terriblement la vie à l’intérieur de la prison. Pour le personnel pénitentiaire qui travaille sous une tension permanente. Et pour les détenus qui sont obligés de vivre dans une promiscuité difficilement concevable pour le commun des mortels. Et puis, cette situation, elle renforce évidemment les nuisances vers l’extérieur. Plus de cris, plus de grèves. La surpopulation gangrène tout c’est indéniable". [1]

Oups, M. Spronck - qui a discrètement (mal) évolué de "défenseur du réductionnisme carcéral" (envoyer moins de gens en prison et les y enfermer moins longtemps) à "VRP de la mégaprison" - oublie de dire que le même tribunal de première instance, dans le même jugement indique que la mégaprison ne pourra pas régler le problème de la surpopulation ! Ah, mais il ne l’a peut-être pas lu, en tant que directeur de prison concerné par le jugement, on s’en doute. Cela dit il aurait pu lire

les rapport du Comité Européen pour la Prévention de la Torture, qui explique dans les détails, depuis des décennies, pourquoi construire de nouvelles prisons ne permet pas de résoudre le problème de la surpopulation.

Précisons pour M. Spronck : c’est parce que plus on construit de prisons, plus on les remplit !

Imaginons un instant ce qui se passerait dans la mégaprison si elle venait à ouvrir (on en est très loin) : elle serait bientôt saturée et surpeuplée. Les problèmes identifiés par M. Spronck à Forest seraient catastrophiquement amplifiés par la taille démesurée du projet, et amplifiés encore par l’éloignement du site et les contraintes environnementales sévères qui y existent (bruit et pollution).
Cela dit, ce ne serait plus devant la maison de M. Picqué, et ça rapporterait beaucoup d’argent aux multinationales qui exploiteraient cette mégaprison.

Et ça, c’est du pain béni pour la politique carcérale et l’humanité des conditions de détention à Bruxelles !
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Notes

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article de Fabrice Gerard (mis en ligne le 28/06/19)