Depuis des années, les militant·es dénoncent l’entêtement des supposé·es représentant·es du peuple à mener ce projet jusqu’au bout, malgré l’absence totale de débat politique et l’expression de nombreuses oppositions venant des citoyen·nes, associations en lien avec le milieu carcéral, ancien·nes détenu·es, criminologues, magistrat·es et avocat·es, riverain·es, naturalistes, économistes...
Démocratie, environnement, réinsertion... : là où le bât blesse
Initié en 2010, le projet de la maxi-prison présente de nombreux scandales démocratiques, environnementaux et carcéraux. Les décisions concernant le lieu, le type de contrat en "partenariat public-privé", les redevances annuelles et le contenu du contrat ont été prises à l’abri du regard des citoyen·nes et associations, et bien souvent du contrôle parlementaire. La destruction de la source et la friche du Keelbeek, dernier poumon vert du nord de Bruxelles, ne va clairement pas dans le sens de la lutte nécessaire contre le réchauffement climatique alarmant et les atteintes humaines à la biodiversité. De plus, il est reconnu qu’augmenter la capacité carcérale et enfermer un grand nombre de personnes dans une structure pénitentiaire (1190 places prévues) n’aide à diminuer ni la criminalité ni la récidive. Le système carcéral est inefficace, il est temps d’en sortir.
La révolte des Lapin·es
Les lapins, résidents emblématiques du Keelbeek, tout comme les oiseaux, papillons et autres ont peu à peu déserté le terrain depuis l’incendie des quelques habitations humaines par la police (le 20 août 2018) et l’arrivée des grues et des bulldozers à la fin de l’été. Mais un foyer de résistance, installé sur un terrain voisin, continue de faire vivre la lutte à travers de nombreuses activités politiques, culturelles et de détente. Un appel à actions anonyme a également été lancé. En réponse à cet appel, une septantaine d’activistes, déguisé.es en mammifères, a ainsi décidé d’aller taper de la patte du côté de la Régie des Bâtiments.
Leur cible : la Régie des Bâtiments
Tels des vautours, de nombreux acteurs privés tournent autour du projet. Le consortium Cafasso, les entreprises Denys, FCC Constructión, ou MacQuarrie font l’objet de vives critiques en terme d’éthique et de gestion dangereuse de services publics.
Cependant, les lapinoux du Keelbeek ont choisi aujourd’hui de pointer du doigt les institutions et décideurs·euses politiques. S’obstinant à pousser le projet en dépit des résistances et s’évertuant à empêcher le débat par tous les moyens (répression policière, communication mensongère, opacité à tous les niveaux), les gouvernant·es choisissent de donner priorité aux bénéfices d’entreprises privées plutôt qu’au bien-être de la société civile et d’ainsi perpétuer un système défaillant.
La Régie des Bâtiments, « Gestionnaire Immobilier de l’État Fédéral », organisme public sous la tutelle du Ministre de l’Intérieur Jan Jambon (NV-A), a été choisie pour cible en tant que commanditaire du chantier et future gestionnaire de la prison (après rétrocession dans vingt-cinq ans).
─▶ Voir Article
https://bxl.indymedia.org/spip.php?article22528