De nombreuses voix s’élèvent pour exiger une réforme complète de la politique pénitentiaire. Qui enferme-t-on ? Dans quelles conditions ? La détention a-t-elle un sens ? Est-il nécessaire de faire souffrir pour punir ? Un monde sans prison est-il possible ?
A parcourir absolument pour y voir plus clair : Journal N°6
version numérique (avec de nombreuses interviews d’acteurs privilégiés)
version papier disponible à la FLAQUE, 10 rue des Orchidées à Anderlecht
Focus sur le sommaire :
Editorial —> CROIRE EN L’HUMAIN (page 3)
Enfermer ensemble toutes de personnes condamnées pour des faits délictueux de toute sorte, c’est favoriser les échanges de tuyaux et créer une ÉCOLE DU CRIME. Enfermer des personnes 23h par jour dans 9 m² à partager à 2, 3 ou 4 n’est propice qu’à la récidive par l’accumulation de haine et d’envie de vengeance. Dans quel état peut-on espérer les retrouver au sein de la société après tant de souffrance ? Et tous sortiront un jour, emprisonner ne sert qu’à reporter le problème ...
Si l’on excepte les trop nombreuses personnes en détention PREVENTIVE prolongée, les TOXICOMANES (ainsi définitivement éloignés d’une possible cure de désintoxication efficace), les MALADES MENTAUX qui n’y peuvent recevoir un traitement thérapeutique adapté, les auteurs de VIOLENCE CONJUGALE (pour qui ces lieux, où la violence est le seul langage, ne sont certainement pas propices à la réflexion sur leur agissement), ne resteront détenus que les PSYCHOPATHES (2% DE LA POPULATION CARCÉRALE, soit autour de 200 détenus en Belgique !)
En prison, on retrouve une énorme proportion de pauvres. Mais ce n’est pas la pauvreté qui crée la crimininalité, ce sont les INÉGALITÉS. La croissance de celles-ci appartient aux pouvoirs politiques et économiques en place depuis plus de 40 ans ; et ça ne va pas s’arranger par la construction de nouvelles prisons dont les coûts extravagants de construction et de fonctionnement ne profitent qu’aux investisseurs privés. L’argent public serait assurément plus efficacement investi dans une autre manière de rendre la justice (restauratrice et réparatrice) dans le souci d’envisager réellement un futur positif tant pour la victime, que pour l’auteur et pour la société !
Enfermement —> INTERVIEW DE Valérie Lebrun, DIRECTRICE DE PRISON d’Ittre (pages 4 & 5)
Un regard lucide sur un système qu’elle connaît bien, puisqu’elle le vit de l’intérieur. Elle dénonce l’inobjectivité du système pénal : la prison, c’est d’abord une manière de gérer des populations qui n’ont jamais été intégrées à la société. Elle dénonce également une dérive du système carcéral : les détenus sont de plus en plus amenés à payer eux-mêmes leur détention !
vidéo de 5 min. https://pour.press/dossier-prison-valerie-lebrun/
Témoignages —> PAROLES D’EXPERTS (pages 6 & 7)
Rencontre de six détenus, condamnés à de lourdes peines, qui ont acceptés de répondre aux questions du journal et ont bousculé nos préjugés. La prison est une perte de temps, vraiment !
vidéo de 20 min. https://pour.press/demain-je-sors/
Paradoxes —> UN LIEU DANGEREUX POUR LA SECURITE PUBLIQUE (pages 8 & 9)
interview de Delphine Paci, avocate, vice-présidente de la section belge de l’Observatoire International des prisons.
Un discours qui va à l’encontre des idées reçues…
vidéo de 5 min. https://pour.press/dossier-prison-delphine-paci/
Témoignage —> ICI, IL N’Y A PAS DE RÊVE (page 10)
ean-Marc Mahy connait bien la prison, il a passé plus de 18 ans derrière les barreaux. Depuis sa libération, il œuvre pour éviter aux jeunes de prendre le même chemin que lui. Après avoir réussi des études d’éducateur, il est devenu acteur dans un seul-en-scène intitulé « Un homme debout ».
vidéo de 4 min. https://pour.press/dossier-prison-jean-marc-mahy/Témoignage —> LES INÉGALITÉS CRÉENT LA DÉLINQUANCE (page 11)
Pour Luk Vervaet, la délinquance n’est pas engendrée par la pauvreté.
Ce sont les inégalités qui provoquent la délinquance. Enseignant en prison, il est un intervenant engagé dans la lutte anti-carcérale. Son site internet www.supermax.be est une référence en la matière.
vidéo de 4 min.30 https://pour.press/dossier-prison-luk-vervaet/
Au nom de quelle loi —> UNE JUSTICE DE CLASSE (pages 12 & 13)
Christian Panier est l’ancien président du tribunal de première instance de Namur. Aujourd’hui à la retraite, il consacre beaucoup d’énergie à la question de la réinsertion des détenus. Pour lui, la situation actuelle résulte d’une justice de classes. Et la situation ne va pas en s’améliorant… Pour envisager des solutions, il faudrait sortir la prison de notre tête.
vidéo de 4 min.30 https://pour.press/dossier-prison-christian-panier/
Résistances —> HAREN : UNE MÉGA PRISON DANS UN CHAMP DE PATATES (pages 14 et 16) https://pour.press/3d-flip-book/journal-pour-n6-abolir-lecole-du-crime-cest-croire-en-lhumain
Résistances —> A QUI PROFITE LE CRIME ? (page 15)
Détails https://pour.press/une-prison-construite-par-des-evades-fiscaux/
Justice réparatrice —> PUNIR LE MAL PAR LE BIEN (page 17)
article de Martin Hamoir pour les travailleur.se.s de Arpège-Prélude asbl
Justice réparatrice —> LA PRISON, UNE ARME DE DESTRUCTION MASSIVE (pages 18 & 19)
Interview de Philippe Landenne, grand spécialiste de la justice restauratrice. Cette manière de concevoir la justice va à l’encontre de la justice pénale. Ici, la victime est au centre des préoccupations ; l’auteur est responsabilisé et la société est interpellée afin de restaurer les liens entre les différentes parties…
vidéo de 4 min. https://pour.press/dossier-prison-philippe-landenne/
Justice réparatrice —> RÉSOLUTION DE CONFLITS À MINDANAO, PHILIPPINES (pages 20 & 21)
Comment résoudre des conflits entre des communautés aux cultures très différentes et pour qui la justice ne fait qu’aggraver les tensions.Justice réparatrice —> RECRÉER LA CONFIANCE, L’EXEMPLE RWANDAIS (pages 22 & 23)
Là où on tente de réinventer une forme de justice qui puisse prendre en compte les victimes, les auteurs et la communauté.
Déconstruction —> LA LUTTE ANTICARCÉRALE (La CLAC) (pages 24, 25 & 26)
Accès à la culture —> UNE BRÈCHE DANS LES MURS (page 27)
La détention prive les personnes de leur liberté de mouvement. Mais les détenu.e.s restent des être humains pouvant jouir, en principe, de droits tels que l’accès à la culture et à l’art, à la formation et l’enseignement, au sport, à la santé et à l’aide psychosociale.
voir aussi https://comdif.wixsite.com/ciebuissonniere/breches
Prise de position —> ABOLIR LA PRISON, C’EST LIBÉRER NOS CERVEAUX (page 28) article de Dan Kaminski, professeur de criminologie UCLouvain.