Les partis politiques nous servent des arguments pro-carcéraux à la pelle.
Dans la lignée des "déconstructions", nous vous proposons des "démontages" d’arguments tirés des discours de "nos" partis politiques.
Bonus post-Electoraux (1)
« Punir plus sévèrement les récidives ? »
Cet objectif, revendiqué par la majorité des partis et principalement par les Listes Desthexe, le MR, le Vlaams Belang et la NVA est insensé. Il est également utilisé pour justifier le système carcéral en place ou en vue de l’augmenter dans sa capacité ou sa sévérité.
Ne pas faire d’un cas particulier une règle générale.
Comprenons l’origine d’abord. Souvent, ces propos apparaissent dans un contexte d’actualité de faits divers, comme cela l’a été à nouveau avec l’affaire de la jeune Van Espen à Anvers. Disons-le : il s’agit de communications qui présentent la situation de manière simplifiée, pour ensuite proposer une solution caricaturale et gagner des voix électorales. En vérité, les politicien.ne.s bâtissent des règles générales sur des cas particuliers. Cette équation" Cas spécifique 2% = Règle collective 98%" ne fonctionne pas et ne résout rien. Au contraire, elle crée un vécu d’injustice chez les 98%, suscite de la colère, du conflit et un climat d’insécurité.
Le côté sévère n’est pas dissuasif et ne diminue pas la récidive.
La logique selon laquelle punir plus sévèrement dissuade les gens de récidiver ou d’autres personnes de transgresser est totalement faux. Dans les pays scandinaves, le nombre de détenu.e.s a diminué sans induire une augmentation de la criminalité [1].
Dans les pays où s’applique la peine de mort, il n’y a pas moins de criminalité [2]. Le sens de la peine de prison est remise en question par des détenu.e.s, des chercheurs et chercheuses, des tribunaux. La peine de prison entraîné un taux de récidive de 57% [3].
Lorsqu’un.e élu.e politique vous dit avoir la volonté de punir plus sévèrement la récidive, il désire infliger davantage d’années d’incarcération (ou la la réintroduction de la peine de mort ?) aux récidivistes. Les exemples précités montre qu’augmenter les années d’enfermement n’empêche personne de récidiver.
Punir plus sévèrement n’a aucun sens, ni pour l’inculpé ni pour la collectivité. Cette logique maintient un système carcéral néfaste, il faut s’en débarrasser.